Lourdes

Publié le par Domiji

Je suis arrivée avant hier et la première chose que j'ai faite, après avoir posée ma valise, sans la défaire, fut de traverser la ville et d'aller au sanctuaire. Il faisait beau et chaud. La lumière du jour rendant heureux tout ce qu'elle touchait. La douceur de l'endroit m'apaisait déjà.

En cette fin de saison, la ville est en train de retourner au calme. L'affluence des pèlerins diminue. Pourtant, au sanctuaire, il y a encore une foule conséquente. je me met dans la file d'attente conduisant au pieds de Marie. On met environ trois-quarts d'heure avant de passer dans la grotte. Sur l'esplanade qui s'étend à Ses pieds, une foule en prière, ou en contemplation. Beaucoup, beaucoup de fauteuils roulants habités de corps en souffrance, d'âme en espoir. Echantillon de l'humanité endoloris. Pourtant l'ambiance n'est pas triste, elle est humble et doucement joyeuse. Ils sont heureux d'être là. Ils s'abandonnent dans le cœur de Marie.

Je passe dans la grotte, ma main effleurant la roche humide. Après avoir remis tout mon petit monde à Ses pieds, je suis surprise qu'il ne me vient rien d'autre à l'esprit que de demander pardon, je ne sais pas trop de quoi. Pardon de me croire encore "moi" peut être. Je remercie d'être là. Ce lieu est vraiment habité d'une grâce particulière. Il vous insuffle une vague de simplicité. On ne se sent pas humilié, on se sent devenir humble et heureux de l'être...

Le matin suivant, pas encore vraiment réveillée,( je suis au fond de mon lit, le corps nettement moins douloureux, bien qu'encore fatigué) je "vois" Marie, nichée au creux de sa grotte, transformée en écume blanche se déversant sur la place, se répandant sur ses dévots... Et par vagues successives, les ramener en Elle. Je vois qu'Elle est l'extériorisation de leur cœur en demande. Leur dévotion lui donne vit. Sa présence les remplit de dévotion. Lourdes, la grotte, la statue de la Vierge : miroir de ce qui existe en leur cœur, mais qu'ils ne peuvent adorer qu'en l'extériorisant. Amour incommensurable du Soi au Soi se réfractant à l'infinie dans son apparente séparation.

Puis je vois que je ne suis pas à Lourdes, mais que Lourdes est en moi... Image lumineuse, bleutée et dorée, dans l'Espace transparent de ce qui est.

Vertige.

Personne ne bouge, personne ne voyage... Il y a des scènes qui apparaissent dans l'Espace de Vie. Et cet Espace de Vie se regarde jouer toutes les scènes, en les vivant ! Il n'y a pas un observateur qui regarde, indifférent, ce qui se déroule en son Espace de sérénité.

Il y a La Vie qui se touche et se goutte en Tout ce jeu qu'elle crée Elle-même, au cœur de son Immensité.

Domiji

Lourdes
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