Une vie simple

Publié le par Domiji

Une vie simple

J'ai tout à fait conscience que ceux qui lisent ce blog sans me connaître, ou ceux qui ne m'ont pas vu depuis longtemps, peuvent s'imaginer une vie idyllique, sans heurt, remplie de bonheur et de choses merveilleuses se produisant dans des journées ensoleillées de la Soi-conscience.

C'est ainsi et ce n'est pas ainsi.

Du point de vue des critères mondains et des évaluations compétitives de la société, je suis un individu lambda, dont l'activité professionnelle n'est pas trop valorisante (sauf pour ceux qui ont du cœur), avec peu de pouvoir d'achat, peu de vie relationnelle, peu d'histoire et donc peu intéressant.

Comme pour la plupart d'entres nous : le travail est répétitif, monotone, parfois ennuyeux, ou contraignant, même si on sait aimer ce que l'on fait.

Ma vie est très simple et comme je suis une personne peu bavarde, portée à la solitude et la contemplation, vue de l'extérieur on peut difficilement imaginer tout ce qui se produit dans cette ouverture béante à Ce Qui Est. Le quotidien demeure tout à fait ordinaire et sans éclat, bien qu'il soit vu le pétillement de la Vie-une en tout et que la Beauté de l'Être transparait en chaque mouvement de l'existence. On peut aussi remarquer une paix heureuse qui émane naturellement du personnage, peut être une vraie détente du fait qu'on ne peut plus se faire accrocher par grand-chose et qu'on a plus envie de s'encombrer d'autre chose que ce qui se présente, en lâchant systématiquement ce qui s'en va.

Donc, en apparence, rien, ou presque rien, ne révèle ce vécu en la Présence. Pourtant tout est différent. Comme un renversement totale de perspective. Je peux par exemple, en même temps, parler de mon passé, m'entendre en parler, et voir que ce n'est qu'une scène onirique qui se déroule sur la conscience en sachant que ce que je suis réellement EST cette Immobilité heureuse et silencieuse qui embrasse tout amoureusement et sans jugement.

Il y a une incapacité à en vouloir à qui que ce soit de quoi que ce soit. Cela semblerait aussi ridicule que d'avoir du ressentiment pour les acteurs d'un film que j'aurais vu il y a de nombreuses années. De plus, tous ces personnages sont perçus comme faisant partis intégrante de la Vie-une, bien que ne s'étant pas encore reconnu comme l'amour et la joie d'être. Et aussi il y a le sentiment que chacun a joué son rôle à la perfection, dans le pire comme dans le meilleur.

Par dessus tout, ce qui s'impose d'une fraicheur baignée d'une joie délicieuse c'est qu'il n'y a rien à changer, rien à regretter, rien à programmer, rien à prouver : là, dans l'instant, absolument tout est parfait tel que c'est, car tel que c'est ,

Cela est.

Il y a une gratitude émerveillée qui s'est installée. Cette béance intérieure est comblée d'ensoleillement. Le travail est exécuté, le quotidien assuré et même s'il est perçu parfois un état de stress durant certain déplacement, cela est comme désamorcé par cette heureuse tranquillité intérieure; à chaque fois, le personnage est vu et accueilli tel qu'il est. D'ailleurs certain voyage ne sont plus vécus que comme une lumière fulgurante dans laquelle c'est manifestée une image de déplacement !!! En d'autres termes on pourrait dire que toute idée personnelle disparaît entièrement dans cette "Eblouissance" dans laquelle apparaît une image de voyage, ou tout autre image de la vie de tous les jours.

Mais la chose la plus extraordinaire dans cette routine des plus banale c'est de vivre les deux en même temps : la grâce de la Vie-une dans la dualité permanente du quotidien dans lequel je reste aussi cette petite personne qui joue le jeu, avec les mêmes goûts et les mêmes intérêts et le même humour, sauf qu'il n'y a plus d'attente et que l'éternel maintenant à une saveur toute particulière,

puisqu'à cet instant Cela Est.

Ceci dit, il n'y a pas ici, dans cette expression de vie, la puissance d'un Nisargadatta , d'un Ramana et encore moins la merveilleuse shakti d'un Avatar ! Enfin il est bon de savoir que même une Réalisation aussi radicale que celle du Maharshi ne l'a pas porté à enseigner du jour au lendemain. En fait, on peut dire qu'il y a en tous une sorte de période d'intégration et de stabilisation. C'est pourquoi je persiste à faire une différence entre des aperçus de Ce Qui Est et la Réalisation sans retour de l'Être.

Domiji

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P
Touchée en plein coeur. Magnifiiiiiique !!!!
D
Une bise orange pour sai Patouji
N
Chère Domiji,<br /> <br /> C'est exactement CELA.<br /> Merci Âm(i)e.<br /> Les mots s'effacent devant CELA.<br /> Mon coeur est avec toi, par delà l'Espace et le Temps.<br /> <br /> Naïla
D
On reconnaît ce frémissement de l'Amour Parfait dans le cœur ouvert de ceux qui se sont offert à Son Infinité. Je t'embrasse... Dom
R
Superbe..
D
toujours touchée de ce qui te touche...