voyage immobile

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Vision fugitive... personne ne bouge, personne ne voyage... L'Immuabilité semble traversée par des images, une multitudes d'images qui s'effacent au fur et à mesure qu'elles apparaissent, comme les reflets d'or à la surface de l'eau.

L'eau paraît habitée par ce qui se mire en elle, on la dirait traversée par des ondes de lumières... elle reste infiniment transparente et inaltérée, pur cristal de vie.

Je perçois cela comme des sphères remplies d'images, de scènes de la vie, de paysages, bulles irisées venant se fondre dans l'Océan de lumière.

IL y a la bulle "maison", la bulle "travail", la bulle "voyage", etc., chacune a son ambiance propre, sa tonalité, son histoire... et on passe apparemment de sphère en sphère. Pourtant rien ne bouge, nous sommes l'immobilité silencieuse dans laquelle se danse se champ d'images irréelles . On peut sortir de la fascination qu'exerce les images se déroulant dans la sphère, comme on se détourne d'un film qui n'a plus d'attrait. On se retrouve alors être la joie de l'Être dans laquelle tout se vit.

Chaque sphère raconte une histoire et on y croit tellement qu'on passe beaucoup de temps à essayer de changer cette histoire... Peut-on modeler une ombre ? peut-on transformer le miroitement à la surface de l'eau ? On peut seulement s'extraire du particulier et se voir comme l'Océan contenant tous les mirages ondoyant en sa mouvance immobile.

Cette prise de conscience peut se faire absolument partout et dans n'importe quelle situation. On laisse le bavardage du mental se dérouler et on embrasse toute la scène qui se présente à nos yeux; on en devient chaque recoin, chaque personnage, chaque vibration, chaque nuance... C'est souvent là, par une sorte de glissement imperceptible, qu'on voit la scène se dérouler en SOI. On perçoit alors que ce n'est pas nous qui vivons quelque chose, quelque part, mais que tout se vit en nous.

L'ombre n'a aucune consistance, aucune réalité; l'ombre s'évanouie en plein soleil. Chaque histoire qui se raconte n'est qu'un jeu d'ombre et de lumière à la surface de l'eau cristalline. L'eau n'est jamais troublée par les reflets qui la traverse. Elle peut se laisser iriser par toutes les couleurs de l'arc en ciel elle n'en demeure pas moins transparente.

Si on regarde bien, chaque jour on recommence à peu près le même scénario. Chaque jour on recommence le même jour, à quelques variantes près. Il semblerait que tout soit contenu dans cette journée. Et bien, j'ai remarqué que de la même façon que chaque jour il y a un midi, le moment où le soleil est à son zénith et où l'ombre disparaît, chaque jour il y a un instant de grâce ou la pleine lumière permet l'effacement de l'ombre. Le rêve de la séparation s'estompe et le Soi se révèle à lui-même dans son immensité silencieuse.

On peut sauter de bulle en bulle, changer de compagnon, de maison, de travail, d'ashram, de pays... on ne fait que trimballer son histoire d'une sphère à l'autre. On peut aussi voir que rien ne bouge, que ce sont les images qui défilent en nous et que cela ne peut être vu que par la Lumière que nous sommes.

Domiji

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