Aarti

Publié le par Domiji

Aarti

Lors de mon dernier séjour en Inde, je ne suis allée sur le samadhi de Baba que deux ou trois fois. Je n'en avais pas envie, ça ne me venait pas et assister aux badjans, parfois à la récitation des védas me suffisait.

De plus je continue à être assez indifférente à toutes formes de cérémonies, rituels, et autres consécrations aux objets de cultes. Voir Dieu en tout, oui, mais le focaliser sur un objet particulier, quelque soit le symbole, me gène, on y met alors un grand attachement, on y attend des merveilles et on crée l'impression qu'on ne peut se sentir bien qu'avec ce rituel.

Evidemment, vivre Dieu là où on est, avec qui on est, dans ce qu'on fait ou pas est l'idéal. Aucun support, aucune dépendance d'aucune sorte, et à chaque instant vivre l'émerveillement de cette Présence.

Mais il faut bien avouer que pour la plupart d'entres nous il y a encore ce besoin de pratiquer quelque chose pour se ramener en Cela Qui Est. Et même les purs tenant de l'Advaïta font souvent de la compulsion de satsang (que ce soit sur internet ou en s'y rendant effectivement) et de lecture pour retrouver cet Espace serin que l'on est. Ce qui est encore un forme de rituel, et d'attachement si ce n'est à un guru particulier, à une voie particulière...

Et c'est très bien, car en définitive, tout est le jeu de Cette Insondable mystère qui se vit ainsi.

Il y a une semaine environ, j'étais dans le Mandir où j'avais assisté aux badjans. Cela se clôturait comme chaque jour par l'Aarti et ensuite il y avait l'ouverture des trois files pour aller devant le samadhi. Habituellement c'est là que je quitte le Temple mais je ne bougeais pas. Quelque chose d'indéfinissable me retenait. Il y avait une forte incitation à l'immobilité. Je me souvins alors qu'une de mes amies m'avait dit qu'elle restait tous les soirs jusqu'à la fermeture du Mandir et qu'elle y trouvait une grande joie.

Je jouais le jeu et je demeurais là, sans rien attendre de particulier.

je vis défiler toutes les personnes qui étaient venues pour aller s'agenouiller devant le samadhi de swami. C'était un ballet harmonieux, respectueux, rempli de dévotion soutenu par un mantra doucement entonné. La journée était finie, la nuit nous enveloppait, les lumières du temple ruisselaient de joie. Beaucoup de ceux qui passaient devant le marbre blanc, couvert de fleurs heureuses d'être là, sortaient du Mandir, mais quelques uns restaient. Nous ne fûmes bientôt plus qu'une poignée de dévôts, et l'autorisation de s'asseoir près du tombeau fut donnée. Il n'y avait plus qu'une file se déroulant avec amour devant ce lieu qui gardait le corps de celui qui avait si puissamment incarné l'Amour Parfait. Ceux qui demeuraient là était maintenant rassemblé autour de Lui. Les dernières personnes passèrent, le mantra récité tout au long de la procession s'arrêta. Les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, nous nous tînmes réunies dans ce Silence totalement imprégné de Sa Présence...

Puis les cloches sonnèrent à toutes volées pendant que le prêtre allumait le feu et effectuait un dernier Aarti.

Je fus balayée par le Souffle Divin.

Je reçus une telle Shakti que ça me donna le tournis. Je reçus tant d'amour que ça me déborda en larmes. Je reçus tant de joie que je quittais le Mandir avec l'impression d'être traversée par une multitude d'étoiles filantes toutes pétillantes d'allégresse. J'étais champagne !

Comment était-ce possible ? Je ne peux absolument pas l'expliquer. Mais on ne peut pas comprendre l'Inexprimable, on peut juste l'éprouver en son être. Je constate juste que des choses merveilleuses peuvent se produire, comme à Lourdes, quand tous les soirs j'allais courir à la Grotte confiant mon cœur à Marie du Ciel qui le remplissait de Son exquise douceur parfumée de roses... défiant cette enfant que je suis qui ne croit qu'en l'Absolu sans forme.

Le Jeu de Dieu !

Simplement recevoir ce qui vient dans la gratitude de Ce Qui Est.

Depuis, je me rends souvent le soir, aux pieds du samadhi, aux pieds de mon sweet Guru. Alors que le gros de la foule s'en est allée, Il nous tient là, rassemblé en Son amour, dans l'intimité de la nuit. Il nous embrasse de lumière nous faisant scintiller de joie, comme les mille et une étoiles du firmament.

et je vous en envoie une pleine brassée pour ces fêtes de fin d'années...

Avec amour.

Domiji

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P
Ah oui quel bonheur !!!<br /> A chaque son de cloche Son nom résonne en moi Sai, Sai, Sai........<br /> De puissants courants d'énergie traverse tout mon corps et c'est une joie sans nom !!!<br /> Jai Sai Ram .
J
merci , de nous faire profiter , d'amour et de joie , je prend avec bonheur .