Terre

Publié le par Domiji

rassemblement de moutons, Liban
rassemblement de moutons, Liban

Un gros rhume encombre mes sinus, maux de têtes, yeux fiévreux, nez qui coule... On me propose gentiment des tas de méthodes et autres soins pour enrayer ça. Je l'ai fais mille fois moi-même, dès qu'on voit quelqu'un malade, quelque soit le degré de la maladie, on lui soumet tout un tas de façons de se soigner, sans oublier d'aller chercher les explications psychologiques et autres conseils pour aller mieux rapidement... Encore une fois, je fais la même chose. On est ainsi.

Pourtant, j'ai décliné toutes les offres de soins et autres techniques pour aller mieux de suite. Quelque chose me poussait à laisser faire, tout en prenant un peu de propolis pour ne pas aggraver la chose, aider mon corps à réagir et de quoi soulager les maux de tête.

Je me suis allongée sur mon lit, et là j'ai accueilli le rhume ! mais vraiment, je lui ai parlé comme à quelqu'un, je lui ai dit qu'il avait le droit de rester là quelque temps, que j'avais le sentiment qu'il me nettoyait avec toute cette eau qui me sortait du nez, Je n'avais pas envie de lutter contre lui, de m'acharner à contrecarrer ses projets. J'admettais sa raison d'être, je lui laissais la place, le temps de son passage...

Puis, tout doucement, je me suis sentie glissée en terre, je me suis retrouvée "terre".

Non pas la planète Terre, mais la croûte terrestre, cette couche épaisse de terre d'où l'on obtient nos cultures. Cette terre-mère qui nous donne tant de bonnes choses pour constituer notre corps-terre. Toute cette abondance, toute cette offrande généreuse. Je m'émerveille tout le temps de ce don perpétuel, de cette beauté qui sort de la terre, herbes, plantes, arbres, fleurs, fruits...

Ma conscience se répandait dans cette terre en j'en vivais toute la consistance habitée d'une foule d'insectes, de microbes et de micro-organismes de toutes sortes. J'étais tout cela en même temps, dans un espèce de bonheur tranquille, réconfortant même, avec une sensation d'être à la fois profondément nourrie et de nourrir tout ce qui était. Mon corps était la terre, toute cette bonne terre bien grasse, bien riche, gavée de substance pleine de vie. Il y avait de la joie dans cette communion terrestre. Il y avait de la fête à être cette substance un peu lourde et puissante de tous les possibles...

Et puis ma conscience s'est ramassée en se limitant à nouveau à ce corps...

Ce matin, je vais bien.

Domiji

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Merci pour cet abandon à la terre nourricière. Merci pour cette acceptation du rhume et des maux de tête. Tout est bienvenu quand on peut se donner entièrement. Gratitude infinie devant ce qui nous est donné de vivre chaque jour, heure après heure, minute après minute. Accueillir l'instant tel qu'il se présente.<br /> Merci!
A
Et encore, c'est bien tiède par rapport à l'intensité du feu qui nous appelle de l'intérieur.
D
Merci de le vivre aussi intensément...