Le dessert de Sai love

Publié le par Domiji

Le dessert de Sai love

La brûlure de Son amour laissée en mon cœur ne se guérira jamais. Il est venu comme mille soleils éclairer une vie terne et sans relief. Il était le seul cadeau que je pouvais attendre de cette incarnation : L'Amour parfait qui prenait forme et vie en ce petit corps enroulé d'orange et d'espièglerie. On aurait dit que je n'étais venue que pour cette rencontre. Je n'arrivais jamais à m'engager ni dans une relation, ni dans un travail à long terme, ni même dans une activité quelconque. J'étais un peu en suspend, rien ne pouvais me satisfaire, ni m'apaiser. Je cherchais Dieu, je cherchais Dieu et son Amour parfait... et soudain Il était là, matérialisé en cette forme indienne dont chaque pas posé en cette terre de souffrance diffusait le parfum de l'Eternité. Chacun de ces gestes semblait émettre la Lumière de l'autre monde, ses regards pouvaient être comme l'éclair d'un diamant venant fracasser la coque de l'ego ou comme un flot de tendre compassion consolant la pauvre âme étranglée en son cauchemar et qui fondait en larmes en recevant tant d'amour.

Je ne parle pas de satsang, il ne s'agit pas ici de question-réponse, mais de la puissance d'un être dont la moindre apparition manifestait la danse gracieuse de l'Ineffable. Je ne parle pas de discours, d'enseignements, de mots... Je raconte Le Silence qui avançait parmi nous révélant la Beauté qui reste voilée en nous. Est-ce que swami était beau ? Non ! C'était La Beauté de ce mystère insondable qui transparaissait au travers de ce petit véhicule de chair. D'ailleurs, dès qu'Il était là, tout était magnifié, tout prenait une couleur et une lumière sublimé.

Alors nous redevenions des enfants, lui faisant des caprices d'enfants, lui réclamant sans cesse un signe, un regard, un mot, un objet, tout et n'importe quoi, pourvu que ça vinsse de Lui ! Et Il jouait le jeu souvent, nous distribuant des bonbons, matérialisant de la vibouthi , ou un objet, nous donnant une tape sur la tête ou nous autorisant à toucher Ses pieds et le lien d'amour se tissait jusqu'à qu'on lui demande enfin Ce qu'Il était venu nous apporter : la fin du rêve de la séparation.

Alors, quand on était prêt le travail intérieur commençait et je me souviens de certain séjour où j'avais juste l'impression d'être passée au karcher. On aurait dit qu'il revenait sans arrêt sur quelque chose en moi qui ne voulait pas céder. Le problème c'est que je n'arrivais pas à définir exactement où il voulait en venir et je ne savais plus comment être, ni comment me mettre. Je finissais par me sentir rejetée. Pourtant Il ne me lâchait pas et darshan après darshan il y avait cette puissance qui venait récurer je ne sais quoi en moi... Au bout de quelques jours de ce traitement je n'en pouvais plus et j'étais là, assise sur mon lit dans la petite chambre que je louais près de l'ashram, prostrée dans une malaise intérieur très douloureux et qui restait indéfini. A bout de cette souffrance que je ne parvenais pas à cerner, je Le suppliais en silence :" Si au moins tu me disais pourquoi ? Je ne comprend rien, où veux-tu en venir ? Que veux-tu que je fasse, comment veux-tu que je sois ?..."

La réponse claqua dans la pièce comme si swami était là devant moi :" Va manger à la cantine Indienne !"

Drôle de réponse n'est-ce-pas ? Les Avatars ont de ces idées !! Mais Il m'avait habituée à ces répliques apparemment saugrenues qui, si je suivais ses injonctions, prenaient toujours un tour merveilleux. Je sortais donc et traversais une partie du village pour aller souper à la cantine Indienne. A cette époque, il n'y avait que deux cantines, et j'allais peu à celle-ci, la cuisine y étant trop épicée. On me servit un repas et pour le dessert j'eus la surprise de recevoir une énorme louche de kesari bath. Je n'en croyais pas mes yeux, il se trouve que je raffolais de ce dessert fait de semoule sucré, d'amandes, et parfumé de cardamome et ON N'EN SERVAIT JAMAIS DANS CET ASHRAM. J'en avais déjà mangé à l'ashram de Withfield près de Bangalore et j'avais souvent déploré le fait que les cantines de Puttaparthy n'en proposaient pas... Je regardais mon bol de semoule, un peu déconcertée, sachant pertinemment que c'était Lui qui me l'offrait et alors que j'en dégustais la première cuillère je fus inondée du parfum de Sai love, et Son amour immense, Son infinie compassion déferlèrent en moi. De grosses larmes coulaient sur mes joues pendant que je savourais ce délicieux dessert parfumé à la mode Sai ! C'était comme si Il me nourrissait Lui-même de Ses mains.

Il ne me rejetait pas, et il n'y avait rien à comprendre : Il y avait à AIMER et il m'ouvrait le cœur à L'Amour. Il se trouve que parfois cette ouverture fait terriblement mal... Surtout si on a passé une partie de sa vie à s'emmurer justement pour ne pas souffrir. Lui venait déblayer le chemin afin que l'on retrouve la Source de tout Amour en soi.

Quelques temps après j'eus un rêve charmant. J'étais au darshan avec une amie et swami arrivait, tout joyeux, portant un panier rempli de plein de choses merveilleuses pour ses dévots. On voyait qu'Il distribuait des cadeaux à certaines personnes et pas à d'autres. Je fis la réflexion que j'aimerais bien qu'Il me donne quelque chose. Mais Il passa devant moi sans combler mon souhait. Je confiais à ma voisine combien j'étais déçue qu'Il ne m'offre rien.

Alors Sai love fit demi-tour revint vers moi tout auréolé de sa grâce légère et heureuse, il me dit en ouvrant son panier :" Plonge ta main dedans, prend quelque chose au hasard, en fait ce sera le cadeau que je te fais."

Toute contente de ce revirement soudain, je glissais ma main dans le sac que me tendait swami, j'attrapais quelque chose que je tirais hors du panier...

c'était de la toile émeri !

Swami m'assura avec beaucoup de joie que c'était bon pour gratter l'ego ! Et il continua sa distribution, savourant visiblement la farce qu'il venait de me faire. Je riais beaucoup de son espièglerie et gardais précieusement son cadeau pour le moins corrosif, car tout ce qui vient de lui n'a pas de prix...

surtout la toile émeri !

Domiji

Le dessert de Sai love
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Je pleure et je ris à la fois. Les histoires avec Swami me touchent toujours et j'y vais de ma larme, mais la fin de l'histoire et trop drôle !!! Merci mignonne !!!
R
J'aime toujours les histoires avec Swami.<br /> Merci .