l'emprise du monde

Publié le par Domiji

shadow art by Diet Wiegman

Nous croyons que ce monde existe. Nous croyons que nous vivons dans ce monde. Nous croyons que nous sommes une personne habitant un corps, vivant dans ce monde. Et surtout nous croyons fermement que nous y avons un rôle à y jouer, ou que nous devons nous en libérer.

Quand la réalisation se produit c'est la fin du monde.

C'est la fin de la personne.

C'est aussi la fin du corps.

Dans le sens où il est clairement vu que tout n'est que la projection d'idées entretenues dans le mental à ce sujet.Tout est imaginé. Même le corps avec ses performances et ses douleurs, même la personne et ses mémoires, même le monde et ses tragédies. Voilà pourquoi on appelle ça "Mâyâ-Shakti " : le pouvoir de l'illusion.

Ainsi, la réalisation c'est mourir avant de mourir, et cet état, qui est l'état naturel, met fin à l'idée de la mort, puisque là on est la vie-une, illimitée et éternelle.

Toutes ces croyances s'effondrent devant l'évidence de la vacuité. Un Abîme d'Amour. Une paix insondable. C'est cela mourir au monde. Libre de tout jugement, l'amour inconditionnel dans son unité parfaite pulvérise le mental et laisse sans voix.

Silence : Il n'y avait pas de "moi", il n'y avait pas de monde...

Il n'y avait donc pas de quoi en faire tout un plat!

Voilà ce qui est vu à chaque béance sur l'infini : il n'y a pas quelqu'un vivant dans le monde. Il y a un effet de monde, de corps avec une tonalité personnelle dans un Regard de Lumière qui embrasse tout d'Amour. Tout apparaît comme étant la réflexion de ce Regard qui contient tout. L'espace d'une fulgurante acuité, il est perçu l'unité de Ce Qui Est. Le monde phénoménal est vu pour ce qu'il est : un mirage dans l'océan de béatitude. 

Le corps que l'on croît si compact et si complexe est juste une vibration de l'esprit.

Il se rêve ainsi.

Le personnage, tout emberlificoté de son histoire, n'est qu'une ombre plus ou moins colorée à laquelle on s'identifie. Il n'est en fait qu'une nuance dans l'expression changeante de la vie. Mais quand l'illusion de la séparation s'estompe, il n'y a plus personne, ni vous, ni moi, ni monde, ni au-delà.
C'est aussi radicale que de se réveiller en sursaut d'un rêve où l'on était dans une effroyable misère, alors qu'on est le richissime roi de la planète...

Sauf qu'il n'y a ni roi, ni miséreux... ni planète!

Sauf qu'il y a la vie-une sans nom, ni forme se déployant à l'infini dans un jeu d'ombre et de lumière sans jamais bouger de cet éternité, gorgée de tous les possibles, ruisselante d'une joie indicible, saturée de paix profonde.

Tant que l'on croit au monde, il a une emprise sur nous. On lui donne le pouvoir. Il nous maintient sous son joug. Dès qu'on commence à se retourner en Soi, l'emprise se relâche. On retrouve la puissance d'Etre et le pétillant jeu de la vie. C'est le moment des coïncidences remarquables, des signes adorables, des opportunités fabuleuses, de ce qu'on appelle les miracles de la vie. Pourtant il y aura un moment où l'ombre sera plus dense que la lumière. C'est toujours avant l'aube, dit-on, que le ciel est le plus noir. On dirait que Mâyâ se déchaine pour nous garder dans ses filets. Alors des choses terribles pourront se produire dans le monde et/ou dans la vie personnelle. Ce sera le moment de ne pas se laisser emmener encore une fois dans ce cinéma. C'est là qu'il faudra tout lâcher en reconnaissant le déferlement de la Grâce qui viendra se secouer de son engourdissement.

Quand on enlève son masque, tous les masques tombent. Tout est vu dans et par la lumière du Soi. L'image du monde phénoménal entretenue par le mental est alors vue comme une multitude de points issus de l'apparent mouvement de la lumière sans fin. La matière est vide, bien que pleine de la vie-une. Alors il n'y a personne à sauver. Tout à toujours été libre.

Tout est toujours naturellement heureux.

On ne peut plus croire aux jeux de rôles, fin de la pièce. Les bons et les mauvais s'embrassent, les malades sont bien portant. Les morts sont à nouveau vivants. Et tout et tous se résorbent en l'Un qui ne s'est jamais divisé.

Croire en la maladie, à la pauvreté, à l'enfermement (de soi-même ou des autres) c'est se cristalliser dans l'illusion de l'emprise du corps et du monde, donc du mental. Il ne s'agit  pas de guérir ou de libérer quiconque, mais de se guérir de l'idée qu'il y a quelqu'un qui soit malade ou en mal-être vivant dans un monde qui semble s'autodétruire.

 Se guérir de l'idée qu'il puisse exister quoi que ce soit hors de l'Amour Parfait.

Ainsi s'opère le miracle de la véritable libération. Tout est restauré en l'Un qui jamais ne s'est séparé de Lui-même.

 

Domiji

 

 

 

 

 

 

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Commenter cet article
A
Merci pour ce partage... Jamais je n'ai lu une telle description de la Vie Une et de l'Amour. Tu m'as envoyée au Silence et à... je ne sais pas comme le décrire parce que c'est indescriptible... Grâce... J'ai fait la traduction à l'espagnol pour le partager avec mes amis...
D
Cela fait écho à ce que tu es véritablement. C'est comme un miroir qui te renvoie ton essence naturelle et tu te souviens : je suis Cela.<br /> Avec Amour, Domiji