Plongeon
D'un coup l'énergie s'est décuplée. L'intensité vibratoire est accrue. L'intensité de vie bouillonne et jaillit comme un torrent qui aurait été comprimé dans un espace réduit.
Je ne suis pas ce corps, j'en suis la vie, le mouvement, je ne suis pas ce corps, je suis tous les corps. je les porte tous en moi.
La Vie-Une m'ouvre à l'infini. L' indifférenciation peut être vertigineuse, qui ou quoi que je rencontre , Je me rencontre. Je suis tout ce que je vois, je vois tout comme mouvement de Vie. Ce vide se remplit de tous les êtres, de tous les rêves, Maya arrive encore à grappiller quelque chose de moi en m'enfermant quelques instants dans un scénario que je crois, puis Cela qui se vit en tout me montre où j'ai encore accroché à l'hameçon.
Alors, un sourire s'ouvre de lumière, tout se décroche, je ne suis plus personne. Soit on est crispé sur son personnage, et la crispation entraîne des contractures, des raideurs, soit on se détend dans la vie-Une, et tout devient fluide, transparent, harmonieux. Une danse d'amour.
Il y a un vide. Dans ce vide se reflète les images de moi(s), et parfois ces images de moi(s) me détournent encore de Cela. De ce pur Amour. De cette Immensité heureuse.
Toutes ces images encombrent l'Espace silencieux. L'Espace silencieux me montre que je me débats avec des images crées dans mon mental. Il n'y a rien d'autre que l'idée que je me fais de moi et des autres.... Pas d'altérité, tout est moi, tout retourne en Cela, le vide contient tout.... C'est le milieu de la nuit, je ne dors pas. Où le corps est-il quand le sommeil vient ? Nul part, il n'est qu'une vibration de vie concentrée qui retourne à l'infinité. Un rêve dans un rêve.
Ce monde se crée à chaque instant....
Je le vois.
Je le vis ainsi.
J'ai eu deux rêves ces jours-ci contenant la même idée : dans le premier j'arrivais au bout d'une planche suspendue haut dans le vide, au dessus d'une étendue d'eau. C'était une sorte de plongeoir, mais je ne voyais pas à quoi il tenait. J'étais arrivée au bout de la planche, il me fallait sauter. Je n'y arrivais pas. J'étais au bout du bout, je regardais l'étendue de cette mer que je surplombais et dont j'ignorais la profondeur. Je ne pouvais pas sauter. Je pensais faire demi-tour, mais une de mes amies me barrait la route. Gentiment, mais fermement, elle me disait d'y aller, de tout lâcher. Je n'y parvenais pas. Alors elle avança et je dû encore glisser mes pieds au bord du bord du plongeoir.
Je sautais.
Et là en sautant, Dieu seul sait comment , je me retournais et m'accrochais des deux mains à la planche de bois ! Je me vis suspendue dans ce vide, au bout du plongeoir qui balançait sous le poids de mon corps, sachant que je ne tiendrais plus longtemps...
et je me réveillais.
Dans l'autre rêve je me promenais dans un endroit magnifique où tout était bleu, un camaïeu de bleu. J'étais souvent venue faire une balade dans ce coin. J'en connaissais toute la route, je voyais de petits immeubles au loin, tous myosotis, la route était bleu clair, le ciel bleu vif, le paysage bleu profond. J'avançais sur la route quand tout d'un coup elle pris fin abruptement. je ne pouvais pas aller plus loin, ou alors je tombais... nul part, il n'y avait plus rien, ça s’arrêtait net. Je ne voyais pas ce qu'il y avait au-delà. Je n'arrivais pas à y aller. je décidais de faire demi-tour et là je vis d'énormes engins, presque vivants, qui détruisaient la route : je ne pouvais pas faire demi-tour. Têtue, je décidais d'essayer quand même, en les contournant, mais c'étaient comme des monstres de mécaniques qui étaient programmés pour ce travail, je ne pourrais pas passer, il me fallait continuer.... nul part.
Je me réveillais là.
Dans la claire conscience, tout est vu de suite, ce qui retient, ce qui se reconstruit, ce qui tente de survivre malgré cette intensité amoureuse qui réclame la reddition complète.
ça peut durer encore des années,
ça peut encore durer toute une vie,
ça peut finir maintenant.
Alors la Source de tout Amour embrase mon cœur, brûlant encore quelques peurs qui me retiennent en "moi"...
Domiji